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Le Téraï

Chapitre 1

Sur le piémont himalayen, les rivières enfin sorties des gorges trouvent la place pour s’étaler. La pente étant désormais trop faible pour transporter toutes leurs alluvions, les cours d’eau himalayens ont construit des immenses cônes de déjection. Au Népal, ce piémont porte le nom de Téraï, qui signifie « terre humide ». Son altitude est comprise entre 60 et 300 m. La fertilité des alluvions déposées, arrosées par les pluies tropicales et de mousson, fait du Téraï le grenier du Népal. La région est peuplée d’ethnies culturellement et linguistiquement plus proches des ethnies indiennes que des habitants des collines et montagnes du Népal. Celles-ci se sont installées dans le Téraï après l’éradication de la malaria qui infestait les prairies marécageuses.

Chapitre 2

Le peuple Tharu, peuple pionnier du Téraï naturellement immunisé contre le paludisme, souligne ses origines indiennes et vit dans de petits villages aux maisons basses, construites en bambou et en glaise avec un toit de chaume et des peintures murales extérieures colorées. La communauté Tharu est principalement animiste et attachée au culte des ancêtres. Les Tharus vivent essentiellement d’agriculture, d’élevage et d’un peu de pêche qu’ils pratiquent dans des mares ou des rivières avec de grands filets traditionnels. Ils font presque tout avec leurs mains. Les maisons sont faites à partir de bambou, puis recouvertes de terre et de bouse de vache. Les femmes fabriquent toutes sortes d’objets, comme la jarre, qui sert à conserver les céréales. Elles font aussi de la sculpture de terre et d’argile, de la peinture murale, et fabriquent aussi des robes colorées et des bijoux qu’elles portent traditionnellement lors des fêtes et des cérémonies.

Chapitre 3

La confluence est souvent prisée par les hindouistes car c’est un site particulièrement bénéfique puisqu’il réunit deux rivières. C’est l’endroit parfait pour s’immerger à la jonction des eaux, dans la convergence de leurs puretés divines. Certaines confluences sont sacrées et lieux de pèlerinage. Devghat, 225 m, est l’un d’eux. Il est situé à la confluence de la Trisuli et de la Kali Gandaki. C’est là que furent confiées à l’eau, en 1972, les cendres du roi Mahendra. Chaque jour, des pèlerins viennent se baigner à la jonction des deux rivières et des cérémonies s’y déroulent, menées par des brahmanes. De nombreux hindouistes de haute caste n’ayant pas d’enfants ou ne voulant pas être une charge pour eux viennent y finir leurs jours et vivent dans les ashrams voisins.