Chapitre 1
Bordé d’Est en Ouest tout au long de ses 2400 km de longueur par la chaîne himalayenne et situé au nord de celle-ci sur un plateau d’environ 1000 km de largeur, le Tibet est un territoire gigantesque d’une surface de cinq fois la France avec une altitude moyenne de 4200 m. C’est le château d’eau de l’Asie car il est la source de nombreux fleuves, dont l’Indus et le Yarlung Tsang Po (Brahmapoutre). Parmi les sommets montagneux remarquables du Tibet, le Shishapangma, 8012 m, est le quatorzième et dernier 8000 m de l’Himalaya. C’est le seul plus de 8000 m situé en Chine, le Tibet étant un territoire chinois. Il y a énormément de lacs au Tibet. Lacs d’eau douce ou salée, chacun a son histoire. Un certain nombre d’entre eux sont sacrés, comme le Yamdrok Tso ou le Manasarovar.
Chapitre 2
De son côté, le mont Kaïlash est la montagne la plus sacrée de tout l’Himalaya. Son altitude est pourtant relativement modeste : 6714 m. Sa forme pyramidale, son flanc strié comme un escalier vers le ciel, ont immanquablement attiré l’attention des hommes qui s’aventurèrent sur ces hautes terres. Tous les peuples de l’Himalaya le vénèrent car à proximité de ses pieds naissent les fleuves, dont l’Indus et le Brahmapoutre.
Pour sa part, Tsaparang est une vaste forteresse perchée sur un éperon argileux étroit. Elle comprend de nombreuses grottes qui ont été taillées dans le rocher. Tsaparang a été transformée en capitale du royaume de Gugé, avec tout en haut le palais d’été auquel on accède par un escalier creusé dans un tunnel étroit. Logé à une altitude de plus de 4300m, Tirthapuri est considéré comme le troisième site de pèlerinage le plus important de l’ouest du Tibet, après le Mont Kailash et le lac Manasarovar. En effet, la kora (« pèlerinage ») dans la région requiert d’abord de visiter le lac, ensuite le mont pour finir par Tirthapuri. Avec ses sources chaudes et son monastère, il incarne un repos bien mérité après un long voyage traversant des altitudes voisines de 6000 m par endroit.
Chapitre 3
Un pèlerinage bouddhiste vers des lieux sacrés comme le lac Manasarovar, le mont Kailash, ou Tirthapuri consiste à faire le tour du lieu à pied, la kora, ce qui peut prendre plusieurs jours de marche… ou un mois, si les pèlerins les plus pieux se prosternent de tout leur corps tous les trois pas. On est vêtu à l’occasion de ses habits de cérémonie. On vénère plus particulièrement les sites sacrés, comme les amas de pierres gravées couronnées de drapeaux à prières. Amas de pierres gravées, crânes de yacks et drapeaux à prières sont autant d’atouts pour amadouer les esprits de ces lieux sauvages. Graver des pierres ou des crânes de yacks est une façon d’acquérir des mérites. Contrairement aux hindous des plaines, les montagnards tibétains ne s’immergent pas dans les eaux glacées des lacs sacrés. S’asperger la bouche et la tête suffit pour les pèlerins bouddhistes. Un proverbe tibétain dit : « les hindous se lavent l’extérieur pendant que les bouddhistes se lavent de l’intérieur ».